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Saint Hubert

Saint Hubert, vue générale Anonyme

France

XVIe siècle

Pierre polychrome

Classé au titre des Monuments historiques

Dépôt de la commune de Fresnoy-le-Luat, 1974

Inv. D1975.1.2

 

Ce groupe sculpté représentant la légende de saint Hubert est en pierre polychrome et date du XVIe siècle. Il s’agit d’un dépôt fait en 1974 par la commune de Fresnoy-le-Luat. Il est classé au titre des Monuments Historiques depuis le 9 juin 1925.

La composition de cette sculpture est narrative et illustre le plus célèbre épisode de la vie du saint. La scène se situe dans une forêt, évoquée par plusieurs arbres. Sur la droite, Hubert se tient à genoux en position d’orant, c’est-à-dire tête baissée et mains jointes en signe de prière. Il porte une tunique, des bottes et un chapeau lacet qui pend dans son dos. À sa ceinture se remarque un cor de chasse. À ses pieds se trouvent deux chiens, l’un derrière l’autre. L’un d’eux porte un collier. Au-dessus d’eux, un cheval, bridé et scellé, tourne la tête vers le saint. Sur la partie gauche, le cerf semble sortir de la forêt et se retourner vers les autres personnages. Malheureusement, les bois de l’animal sont manquants, or il s’agit d’un élément important de l’iconographie de cette scène comme nous allons le voir. Enfin, un ange, dont la partie supérieure a disparu, surplombe Hubert et son cheval, marquant ainsi le caractère miraculeux du moment.

Selon sa légende, Hubert, jeune seigneur de la haute noblesse franque, a vécu entre 656/658 et 727. Féru de chasse, il part seul en forêt, le vendredi saint de 683. Un cerf extraordinaire lui apparaît qu’il prend aussitôt en chasse. Durant toute la journée, le cerf, sans paraître se fatiguer, réussit à distancer Hubert. Quand finalement il s’arrête, Hubert découvre entre ses bois une croix, tandis qu’une voix lui enjoint de se convertir à la religion catholique. Vous l’aurez deviné, c’est cet épisode fameux de l’apparition d’un cerf crucifère à saint Hubert qui est représenté sur ce groupe sculpté. La suite de la légende nous indique qu’après cette vision, Hubert se fait baptiser par l’évêque de Maastricht et de Tongres nommé saint Lambert. Il lui succèdera d’ailleurs entre 705 et 709 avant de transférer le siège épiscopal à Liège et devenir le premier évêque de cette ville, vers 722.
Saint Hubert partage cette iconographie de la vision miraculeuse d’un cerf avec une croix entre les bois avec saint Eustache qui aurait vécu six siècles plus tôt. Si le culte de saint Eustache est attesté dès le VIIe siècle, celui de saint Hubert ne se développe quant à lui qu’à partir du XVe siècle, en particulier dans l’Europe du Nord.

A l’exemple de nombreux animaux, très présents dans les récits mythologiques antiques, la religion chrétienne adopte ces thèmes païens et en donne une interprétation nouvelle qui se traduit en symboles illustrant la foi chrétienne. L’apparition miraculeuse qui frappe Hubert, fait de lui un exemple convaincant de conversion et de piété. Quant au cerf, symbole de régénération pour les celtes et les gallo-romains, il devient pour les Chrétiens un animal messager de Dieu, qui sert d’intermédiaire pour communiquer directement avec le saint.

 

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