search

Une architecture remarquable

Façade ouest du château, une architecture remarquable
Façade ouest du château

Le premier « castrum »

La première mention de l’existence d’un château à Crépy-en-Valois se trouve dans un texte mentionnant la construction d’une chapelle, à l’occasion de l’arrivée des reliques de saint Arnould aux alentours de 943-949. Or celle-ci aurait été érigée « à l’angle du château » de Raoul II de Vexin ce qui permet d’affirmer que le château est antérieur à ces dates.

Il se situait sur l’éperon rocheux à l’ouest du château actuel. Il est fort probable que cette construction ait été similaire à celles de l’époque, à savoir une tour en bois, résidence du seigneur et dernier rempart défensif pour la population en cas d’attaque, entourée d’une enceinte également en bois, à l’intérieur de laquelle pouvait se trouver une chapelle castrale et/ou un monastère.

Vers 1030, Raoul III aurait scindé le château initial de Crépy en deux. À son fils aîné, Raoul IV, il donna le titre, une partie de ses terres, le corps d’hôtel et ses dépendances, ainsi que la moitié de ses « bois ». Thibault, le frère puîné, aurait eu le donjon, l’autre partie des « bois » et le reste des terres. Il devint alors Comte de Crépy, seigneur de Nanteuil.

Du noyau castral initial il ne reste que les « tours du Valois », datées du XIIe siècle et donc légèrement postérieures au château. Il s’agit du châtelet d’entrée à deux tours servant de protection à la motte initiale.

La chapelle Saint-Aubin et le « donjon » ou « auditoire »

Une chapelle dédiée à saint Aubin est édifiée entre 1170 et 1180 par Thibault II ou Thibault III. Philippe Ier, fils de Thibault III, a fait construire le château, appelé plus tard « donjon » ou « auditoire », ainsi qu’une seconde chapelle dédiée à la Vierge juste au-dessus de la première pour son usage personnel. Ces deux constructions simultanées auraient eu lieu entre 1214 et 1227.

Par le jeu des mariages, nous savons que le domaine (château, bois et toutes les possessions comtales) est rentré premièrement dans les possessions de la famille de Passy en 1268, puis dans celles de la famille de Châtillon vers l’an 1300.

En 1415, Robert de Châtillon, alors propriétaire du château, meurt lors de la bataille d’Azincourt. Dans l’inventaire de succession pour son fils et héritier Robert II, nous apprenons que les bâtiments ont été mis à mal lors des conflits qui ont touché la région. Le fief du donjon est alors toujours distinct du noyau castral. En 1470, Robert II de Châtillon, endetté, vend le donjon de Crépy à Marie de Clèves, duchesse d’Orléans, veuve de Charles d’Orléans. Cet achat marque l’entrée du fief dans le domaine royal.

En 1623, Louis XIII donne le « château de Crépy » à un couvent de l’ordre des Ursulines : plus précisément, il cède uniquement « le logement du château » alors distinct de la motte castrale elle-même et de l’auditoire ou donjon.

En 1689, les Ursulines annexent également l’ancien noyau castral. Le couvent est supprimé à la Révolution et les bâtiments sont vendus et démolis. Il n’en reste aujourd’hui que le portail d’entrée.

Le donjon et la chapelle Saint-Aubin se retrouvent donc séparés des deux autres lots qui serviront aux alentours de 1560, de siège des services administratifs du Valois avec un auditoire de justice au rez-de-chaussée. Le premier étage est alors un entrepôt de grains. En 1775, l’auditoire est refait à neuf et transféré au premier étage. On installe au rez-de-chaussée des cellules de prisons. En 1828, la vente des biens nationaux permet à la ville de Crépy-en-Valois de racheter le château. Les prisons y restent jusqu’en 1850. À partir de ce moment, la municipalité y prend place successivement un théâtre, une fanfare, une salle de gymnastique, une école et la première salle de cinéma de la ville.

En 1949, le musée de l’archerie et du Valois s’y installa.

Le château de Crépy, un monument historique

La façade du château est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis le 4 mars 1926.

La protection au titre des monuments historiques n’est pas un label mais un dispositif législatif d’utilité publique basé sur des principes d’analyse scientifique. L’intérêt patrimonial d’un bien s’évalue en examinant un ensemble de critères historiques, artistiques, scientifiques et techniques. Les notions de rareté, d’exemplarité et d’intégrité des biens sont prises en compte.