L’arc M-10 Cheetah Dynabo
États-Unis
XXe siècle
Magnésium, bois, fibre de verre, corde, métal
Don des Amis du musée, 1994
Inv. 1994.05.01
L’invention de l’arc à poulies date de la toute fin des années 60. En effet, son inventeur, Holless Wilbur Allen, obtient le brevet en 1969 aux Etats-Unis. Depuis cette date, tous les fabricants ont rivalisé d’ingéniosité pour développer des arcs suivant ce système novateur.
En 1977, l’entreprise Martin Archery propose un modèle particulier nommé M-10 Cheetah DynaBo. Ni vraiment arc à poulies, ni vraiment arc classique, c’est une sorte d’hybride.
D’une puissance pouvant varier de 20 à 55 livres, l’exemplaire du musée mesure 51 pouces. Équipé d’une branche supérieure flexible en fibre de verre et érable comme les arcs classiques, il possède également une branche inférieure plus rigide équipé d’un sabot sur lequel est montée une came, une poulie non circulaire. La poignée est métallique, plus précisément en magnésium. Peinte en verte, elle possède un grip en plastique noir moulé.
Contrairement aux autres arcs à poulies, le Cheetah DynaBo n’a pas de câbles mais uniquement des cordes. La première est fixée sur un côté de la poupée supérieure par une rondelle et s’enroule ensuite autour de la came inférieure. La seconde part de la came inférieure pour revenir se fixer à la poupée supérieure sur la même rondelle qu’initialement. La conséquence de ce système particulier est qu’à la décoche une seule des branches revient à sa position initiale au lieu des deux, limitant ainsi la perte d’énergie et rendant la flèche plus rapide.
L’entreprise met alors en avant la simplicité de son modèle qui permet de le démonter facilement, contrairement aux autres arcs à poulies. De plus, la puissance est réglable sur plus ou moins 5 livres ce qui n’est pas possible sur tous les arcs à poulies de l’époque.
Dans un premier temps, la National Field Archery Association (NFAA) ne reconnaît pas le Cheetah DynaBo comme un arc et l’interdit lors des compétitions. En effet, à cette époque, pour être qualifiée d’arc, l’arme doit avoir 2 branches flexibles mais le premier modèle sorti des usines de Martin Archery n’en avait qu’une. En effet, la branche inférieure faite en aluminium ajouré, sur laquelle est fixée la poulie, est complètement rigide. L’entreprise modifie alors son arc en y intégrant une branche inférieure en lamellé-collé de bois et de fibres de verre mais recouverte partiellement d’un sabot métallique assurant sa rigidité. Par ailleurs, à partir de 1979, la poignée n’est plus fabriquée en bois mais en magnésium.
L’arc présenté au musée avec sa poignée en magnésium et sa branche inférieure en bois et fibre de verre date donc d’après 1979 mais avant la fin de la production du modèle, au milieu des années 1980.
Par sa conception innovante et son profil si particulier, ce modèle reste un jalon marquant du développement des arcs à poulies.
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