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Saint Sébastien d’Albrecht Dürer

Albrecht DürerAlbrecht DÜRER (1471-1528)

Allemagne, Nuremberg

1501

Eau-forte sur papier vergé filigrané

Don de M. Gaston Goumain, 1973

Inv. 1973.5.8

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Deux gravures de saint Sébastien réalisées par Albrecht Dürer sont connues, une d’un saint Sébastien adossé à une colonne (1498) et celle-ci, plus rare, d’un saint Sébastien appuyé contre un arbre. Datant de 1501, elle est réalisée durant la période où il réside à Nuremberg, entre ses deux voyages en Italie. On y retrouve les lignes très rapprochées et croisées caractéristiques de son œuvre. Cette technique qui procure une grande vivacité au dessin est encore accentuée après son second voyage, jusqu’à obtenir une impression de clair-obscur.

Ce saint Sébastien est représenté de manière classique, attaché à un arbre, le corps transpercé de flèches. Les muscles du torse et des jambes sont rendus avec une riche tonalité due aux multiples tailles et aux hachures croisées. Celles-ci permettent de distribuer les ombres et la lumière de manière à rendre un effet plastique et un relief.

Le monogramme de Dürer, qui est sa manière la plus courante de signer, est fixé sur une des branches de l’arbre.

Albrecht Dürer

Albrecht Dürer (1471-1528) est un artiste touche-à-tout, peintre, dessinateur, mathématicien, principalement connu pour ses gravures. Trois cents lui sont à ce jour attribuées (deux cents sur bois et cent sur cuivre), auxquelles peuvent être ajoutés plus de soixante-dix tableaux, un millier de dessins et trois livres imprimés.

Après un apprentissage d’orfèvre chez son père qui lui permet d’apprendre à manier le burin, il poursuit son enseignement chez un peintre également graveur sur bois. Une fois sa formation initiale terminée, il voyage à Colmar, Bâle et Strasbourg et finit par rentrer à Nuremberg où il se marie. Immédiatement après ses noces, il part une première fois en Italie, où il retourne en 1505. Ces voyages marquent fortement son style. En effet, parti pour étudier l’art classique, il deviens finalement un trait d’union entre les écoles artistiques du nord et du sud, sachant mêler les influences germaniques à celles acquises lors de ses voyages. Il étudie d’abord la représentation de la nature, du paysage, puis se perfectionne dans la géométrie, la perspective, les effets d’optique et les symboles, sciences dans lesquelles il excelle.

Bien qu’il connaisse parfaitement la technique de la gravure sur bois, il ne grave jamais lui-même : il fournit aux artisans travaillant avec lui un dessin très précis, ce qui explique les inégalités perceptibles dans ses réalisations.