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Charité de saint Martin

Saint Martin de Fresnoy-le-Luat, vue générale

 

Anonyme

France

XVIe siècle

Bois polychrome

Dépôt de la commune de Fresnoy-le-Luat, 1974

Classé au titre des Monuments historiques

Inv. D1975.2.1

 

Ce groupe équestre en bois polychrome, daté de la deuxième moitié du XVIe siècle, est un dépôt de la commune de Fresnoy-le-Luat. Il est classé au titre des Monuments Historiques depuis 1925.

Le style de cette statue daterait l’œuvre du règne d’Henri IV. Les costumes et les visages, en particulier celui du saint, sont particulièrement représentatifs de cette période. L’art aristocratique est très marqué dans la posture de ce saint Martin cavalier au prestige seigneurial. Son costume reflète parfaitement la Réforme.

Le saint monté sur son cheval tient son manteau de sa main gauche qu’il s’apprête à couper avec son épée qu’il tient dans la main droite. Il a les traits d’un homme mûr avec un visage moustachu et une courte barbe. Le gueux placé sur l’arrière du cheval a une jambe de bois et s’appuie sur un bâton. Il porte un bonnet à oreillettes et une sacoche. Le cheval a deux de ses pattes levées et tourne la tête vers le gueux. Sa queue est ramenée vers l’avant pour laisser la place au gueux placé derrière. Son harnachement est particulièrement détaillé surtout sur sa tête, son poitrail, sa croupe mais également sur la selle.

Ce groupe statuaire était prévu pour être positionné contre un mur ou dans une niche car l’arrière n’est pas sculpté.

Martin fut en France le saint le plus populaire surtout durant le Moyen-Age et une partie de l’époque moderne. L’histoire la plus connue est l’épisode de la « charité » représenté ici.

Se trouvant en garnison à Amiens, Martin rencontre un mendiant : il coupe alors son manteau et en donne la moitié au pauvre qui l’implore. Pendant la nuit qui suit, le Christ, revêtu du demi-manteau, apparaît en songe à Martin et le remercie pour ce geste de charité. Martin décide alors de quitter l’armée romaine et de se convertir.

Son culte est particulièrement présent à Tours, près du tombeau du saint, but d’un des plus importants pèlerinages d’Occident. C’était là qu’était gardée la fameuse chape, la plus précieuse de toutes les reliques d’un saint conservées en France pendant le haut Moyen-Age. En France, aujourd’hui encore, plus de 500 communes et près de 4000 paroisses portent son nom.