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Concours de tir à l’arc d’Hiroshige

Concours de tir à l'arc, vue générale

 

Utagawa Hiroshige

Concours de tir à l’arc à Tokyo en 1857

Japon

XIXe siècle

Gravure sur bois de bout

Dépôt de Roger Scart, 1956

Inv. D1956.9.35

 

C’est un paysage singulier aux couleurs oniriques qui apparaît sur une estampe conservée au Musée de l’archerie et du Valois. Au premier plan, un arbre dissimule la moitié d’une cible qui nous tourne le dos. Des flèches sont plantées à la base de l’arbre. Plus loin, deux cavaliers se croisent dans les champs. A droite, des hommes vêtus de kimono s’apprêtent à tirer à l’arc.

Le titre de cette estampe nous renseigne aisément sur la scène à laquelle nous assistons : Concours de tir à l’arc à Tokyo en 1857. Le cartouche positionné sur le tronc de l’arbre porte la signature de l’artiste, il s’agit d’Utagawa Hiroshige, peintre, dessinateur et graveur qui fut l’un des plus grands créateurs japonais de la première moitié du XIXe siècle. Très actif entre 1818 et 1858, Hiroshige créa une œuvre constituée de plus de 5 400 estampes. Cette estampe appartient aux Cents Vues d’Edo, l’une des séries majeures qu’il réalisa entre 1856 et 1858.

Son format dit Oban (de 37×25 cm) est classique pour les paysages réalisés à cette époque, notamment par Hokusai et Hiroshige. L’orientation tate-e, c’est-à-dire en format portrait, est cependant moins courante pour ce type de figuration. Bien que la composition soit asymérique, la cible semble être le véritable sujet de la représentation. La vivacité subtile des détails et la sérénité qui émanent de cette vue d’Edo, actuelle Tokyo, contrastent avec l’intensité lyrique des coloris.

Réalisée selon la technique de la xylographie (gravure sur bois), cette estampe est représentative du meisho-e, signifiant « peinture de vues célèbres », un genre qui se développa fortement avec l’émergence de la bourgeoisie durant l’époque Edo (1603 – 1868). Il s’agit ainsi d’un thème classique dans l’histoire de la peinture japonaise, qui magnifie les paysages, et dans lesquels l’être humain est un simple élément, une figuration de même importance pour l’auteur que celle d’un arbre ou d’une nuée d’oiseaux.