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Saint Érasme

Saint Erasme, vue générale

 

Anonyme

France

XVIe siècle

Huile sur bois

Dépôt de la commune de Vez, 1978

Inscrit au titre des Monuments historiques

Inv. D1978.1.4

 

Un évêque à demi dévêtu est étendu le sol, éventré. De redoutables bourreaux, couteaux entre les dents, lui arrachent les entrailles et les enroulent autour d’un treuil.

Mais le saint martyr nommé Érasme reste impassible, priant les mains jointes, comme indifférent à l’épouvantable torture qu’il doit endurer. À l’arrière-plan, on aperçoit le cruel empereur vêtu de pourpre et couronné d’or qui contemple l’exécution depuis la loggia de son palais.

L’artiste du XVIe siècle aujourd’hui anonyme qui a peint cette scène n’a représenté qu’un des nombreux supplices infligés à Érasme. Celui-ci, originaire d’Antioche, avait déjà fui les persécutions de Dioclétien en se réfugiant dans les montagnes du Liban. Capturé, il fut notamment torturé avec de la poix bouillante.

Après un périple riche en rebondissements où alternent période de prédication, d’emprisonnement suivi de torture et sauvetage par un ange, l’évêque de Formia fut finalement mis à mort.

Pourtant aucune source écrite ne mentionne le supplice représenté sur notre tableau. Celui-ci est en effet une pure invention.

Choisi comme saint patron des marins, Érasme, parfois nommé saint Elme, était représenté avec un cabestan, sorte de treuil utilisé par les marins. L’imagination populaire en a déduit que c’était l’instrument de son supplice d’où la scène de l’arrachement des intestins.

Saint Érasme était alors invoqué pour soulager coliques, maux de ventre et douleurs de l’accouchement.

Ce panneau en bois peint récemment restauré était conservé jusqu’en 1976 dans l’église de Vez avant d’être déposé au Musée de l’archerie et du Valois pour des raisons de conservation.