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Scènes de la vie de la Vierge

 

Anonyme

France

XVIe siècle

Huile sur panneaux

Dépôt de la commune de Fresnoy-la-Rivière, 1973

Inscrit au titre des Monuments historiques

Inv. D1973.7.1

 

À la manière d’une vaste bande dessinée, un peintre du XVIe siècle a représenté sur quatre panneaux de chêne les principales scènes de la vie de la Vierge Marie.

Le premier tableau est consacré à l’Annonciation. En effet, on voit l’archange Gabriel annoncer à Marie sa future maternité.

Dans la scène suivante, la jeune mère est alitée tandis trois femmes s’affairent autour d’elle et prodiguent les premiers soins à l’enfant Jésus.

Le peintre a ensuite évoqué la présentation du Christ enfant au Temple où il est reçu avec sa famille par le vieux sage Siméon.

Le dernier panneau est consacré à l’Assomption, c’est-à-dire à l’enlèvement miraculeux de la Sainte Vierge au ciel par des anges.

Le mobilier mais également les costumes des personnages évoquent la vie quotidienne au XVIe siècle. L’artiste a su par de multiples détails rendre familière ces scènes de la vie de la Vierge. Elles étaient peintes dans des coloris très vifs dont nous n’avons plus qu’un pâle reflet.

Les fidèles percevaient ainsi chaque élément malgré la faible lueur des cierges qui éclairaient le tableau. L’artiste dont le savoir-faire est celui d’un imagier populaire, a voulu cependant montrer qu’il connaissait l’art savant de son temps.

Ainsi, les perspectives ne sont peut-être guère maîtrisées mais certains détails architecturaux ou décoratifs évoquent l’art de la Renaissance.

Si l’on poursuit l’examen de l’œuvre, on perçoit diverses craquelures et pertes de matières typiques de l’usure du temps. Cependant à y regarder de plus près, certaines altérations nous rappellent que ces peintures n’ont pas toujours été des supports de dévotion à Marie. Les visages et notamment les yeux des personnages ont été systématiquement attaqués. Les éléments symboliques comme la couronne de la Vierge ou la mitre de Siméon n’ont pas été épargnés. Ces traces d’un vandalisme probablement révolutionnaire sont toujours perceptibles et témoignent elles aussi de l’histoire de l’œuvre.