Les tireurs d’arc d’Adrien Guignet
France
vers 1850
Huile sur bois
Don des Amis du musée, 2007
Inv. 2008.2.1
Cette huile sur bois représente un groupe d’hommes en armes s’entraînant au tir à l’arc dans un paysage rocheux. Sur la droite, un archer, vêtu d’une toge blanche, s’apprête à tirer sur un mannequin de tir. Il est entouré de 6 personnages dont certains portent des éléments d’armure. Un est assis et un autre allongé. Sur la gauche, on distingue un groupe de 3 spectateurs tandis qu’un dernier personnage se tient debout près de la cible, en fond de scène.
Si la position des personnages joue bien sûr un rôle clef dans la composition du tableau, il faut noter à quel point la répartition des touches colorées est également essentielle.
Tout d’abord, notre regard est attiré au premier plan par un bouclier, un carquois et une lance posés sur un tissu d’un bleu intense, qui fait écho aux tenues vertes d’un des hommes casqués et d’un spectateur.
On remarque ensuite que l’association du blanc et du rouge rythme le tableau par sa présence régulière au sein de la bande horizontale et centrale, que ce soit sur les vêtements des personnages ou sur la tunique qui recouvre le mannequin de tir.
Cette œuvre, on la doit à Adrien Guignet (1816-1854). Datée des années 1850, elle est caractéristique de son style avec une composition et des jeux de lumière élaborés.
Guignet est d’abord l’élève de son frère, le peintre Jean-Baptiste Guignet, avant d’entrer à 20 ans dans l’atelier de Bonnel à l’école des Beaux-arts de Paris. Il expose au Salon de 1840 à 1848 et en ressort médaillé en 1844 et 1848. Durant sa carrière, il s’est principalement consacré à la peinture d’histoire à tonalité orientalisante ou à des scènes de genre faisant la part belle aux brigands et autres barbares. La peinture conservée au Musée de l’archerie et du Valois est d’ailleurs parfois nommée Les brigands. On peut aujourd’hui admirer ses œuvres dans plusieurs collections publiques dont celles du Louvre avec l’Épisode de la retraite des Dix-Mille ou Cambise et Psammétique.
De petit format, la peinture qui nous intéresse mesure 22 x 41 cm et n’est pas signée. Il s’agit en réalité d’une esquisse ou d’un travail préparatoire pour une œuvre plus conséquente. Sur la version finale du tableau actuellement non localisé et peint sur toile, le mannequin est remplacé par un renard empaillé. Cette peinture a été lithographiée par Mouilleron pour figurer au sein de la publication Les artistes anciens et modernes.
Nous connaissons plusieurs versions de ces esquisses, certaines de la main de Guignet et d’autres probablement de faussaires, ce qui paradoxalement nous donne un excellent indicateur du succès de ses œuvres !
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